"RUE DES VOLEURS" rencontre avec l'auteur et lecture d'extraits



            Mathias Enard, après des études d’arabe et de persan à l'INALCO et de longs séjours au Moyen-Orient, s’installe en 2000 à Barcelone. Il y anime plusieurs revues culturelles. Il participe aussi au comité de rédaction de la revue Inculte à Paris et, en 2010, il enseigne l'arabe à l'université autonome de Barcelone1. Il est pensionnaire de la Villa Médicis en 2005-2006. En 2008, Actes Sud publie son roman Zone caractérisé par une seule phrase de 500 pages. Il publie en 2010 aux éditions Actes Sud un conte, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, sur un épisode probablement fictif de la vie de Michel-Ange. Le prix Goncourt des lycéens a été décerné à ce roman en 2010 qui a également reçu le 25e Prix du livre en Poitou-Charentes décerné par le Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes. Plus récemment, L’Alcool et la nostalgie nous emporte en Russie, dans le transsibérien entre Moscou et Vladisvostok auprès de Mathias qui ramène le corps de son ami Vladimir dans son village natal. Dans Rue des Voleurs, roman à vif et sur le vif, l’auteur de Zone retrouve son territoire hypersensible à l’heure du Printemps arabe et des révoltes indignées. Tandis que la Méditerranée s’embrase, l’Europe vacille. Il faut toute la jeunesse, toute la naïveté, toute l’énergie du jeune Tangérois pour traverser sans rebrousser chemin le champ de bataille. Parcours d’un combattant sans cause, Rue des Voleurs est porté par le rêve d’improbables apaisements, dans un avenir d’avance confisqué, qu’éclairent pourtant la compagnie des livres, l’amour de l’écrit et l’affirmation d’un humanisme arabe.

 Gianmarco Toto, comédien, enseignant et directeur de l’association théâtre Scaramuccia de Saint Jean-de-Luz, à l’invitation de Christelle Dierickx, libraire de cet espace dédié aux amoureux de la littérature, évoquera quelques extraits de ce roman en envahissant la librairie Le 5ème art des émotions portées par les mots de l’auteur.  Lui-même, né au Maroc, et ayant foulé pour la première fois sa terre natale il y a quelque temps, a reconnu au travers des lignes de l’auteur cette jeunesse pleine d’espoir, de rêve et d’envie de vivre qu’il a rencontrée de Marrakech à Essaouira en passant par Ait-ben addou. Une jeunesse en attente, une jeunesse tout aussi désœuvrée parfois que celle d’Europe et qui couve en  son sein une soif de vivre à tout prix, de partir s’il le faut. Il ajoute : « le roman de Mathias Enard a touché juste car dans les yeux. »  de cette jeunesse marocaine j’ai pu lire les mêmes émotions, les mêmes envies

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